Analyses : à qui se fier ?

Nous avons été contacté il y a quelques temps, par 2 personnes qui avaient acheté du LSD chez un même fournisseur (vendeur Telegram sur invitation qui commence par C*****n), sous forme de buvards et qui avaient des interrogations similaires.

La couleur de la trace laissée par la goutte était différente pour les deux alors que généralement c’est translucide ou jaunâtre, annoncé sous forme freebase pour les buvards – pas très logique car censé être plus fragile – alors que c’est généralement du tartrate, une appellation curieuse « dimethanol » pour la forme liquide – tartrate cette fois bizarrement – qui ne correspond à rien d’après un chimiste à qui on a posé la question. Et un dealer qui propose à côté des research chemicals, notamment des lysergamides récents tels que le 1bz-LSD et d’autres molécules devenues introuvables (famille des 2c-t-X) ou inconnues comme le NB-2C-B.

Tout ça nous a convaincu d’essayer de trouver une solution pour en savoir plus, d’autant que le vendeur semblait populaire sur les serveurs Discord liés à la dope / RDR.

Après avoir sollicité notre ancien partenaire pour la quantification et essuyé un refus (notre statut de collectif posant problème), nous avons échangé avec notre partenaire ponctuel basé en Espagne, qui a accepté de nous offrir gracieusement 2 dernières analyses quantitatives (nous les remercions chaleureusement, le coût normal étant de 80 euros).

Les buvards étaient annoncés à 200ug de LSD, et le labo a trouvé 142ug sur un buvard avec les gouttes vertes, sans aucune impuretés détectées (tout en nous prévenant bien que d’un carton à l’autre, la quantité peut varier) :

En parallèle et vu que nous n’étions pas certains d’arriver à trouver une solution, un des usagers a envoyé au dispositif Analyse Ton Prod (par le biais du forum Psychoatif) un carton, même si la quantification n’est pas possible. Le résultat est assez surprenant :

A priori, les échantillons ont été préparés de la même façon et comme l’a fait remarqué l’usager dans cette discussion, le métabolite révélé dans l’analyse d’ATP est normalement présent dans le corps des usagers (sang et urine). Selon ces études* « le LSD a une courte demi-vie (2,4 à 3,0 h), et il est largement métabolisé…le principal métabolite est le 2-oxo-3-hydroxy-LSD (O-H-LSD) qui peut être utilisé comme marqueur de la consommation de LSD ».

Il serait intéressant d’en savoir plus, car le labo espagnol est pourtant en capacité d’identifier et de quantifier des isomères comme l’iso-LSD par exemple (déjà fait à plusieurs reprises) ou d’autres lysergamides, donc il semble à première vue plus crédible.

Mais ça pose la question générale pour les usagers de savoir à quel point les résultats fournis par les dispositifs d’analyse de drogue financés par l’État sont fiables en l’absence de vérification par un tiers (en l’occurrence un labo privé dans ce cas, qui fonctionne en faisant payer les analyses et donc financé directement par les particuliers) ?

* https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/10216992/

https://www.mdpi.com/2297-8739/10/9/502

https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S037843479800574X


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